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Nicolas Coursault

Au CP en 1926


Au CP en 1926, témoignage de Simone Pognonec
Classe de CP dans les années 20

Simone Pognonec est née le 20 septembre 1921. Elle était au CP, en 11ème, en 1926 à l'école de la république de Fourchambault, près de Nevers, dans la Nièvre. 

En mars 2001, elle est venue raconter aux élèves d'un CP de Chailly en Bière, près de Fontainebleau, en Seine et Marne, l'école de son époque, 75 ans auparavant... Voici des extraits de son témoignage, en réponse aux questions des enfants :


"On allait à l'école seuls, à pied. Il fallait marcher 2 à 3 km, hiver comme été. On n'avait pas de cartable : les garçons avaient une gibecière, les filles un sac. Tous les élèves portaient une blouse noire, filles comme garçons. Les classes duraient de 8 heures à 11 heures, et de 13 heures 30 à 16 heures. Il n'y avait pas de cantine, on amenait avec soi sa gamelle, qu'on pouvait réchauffer sur le poêle. Mais on mangeait surtout du pain et du fromage. C'était un poêle à charbon, rond. Ses tuyaux servaient à chauffer la classe. Le feu était allumé par les enfants et l'un de nous était de corvée pour aller chercher le charbon. 


En 1926, l'électricité venait d'être installée, mais il y avait encore des becs de gaz pour nous éclairer. Ça me rappelle une histoire : un jour, la perruque de la maîtresse s'est accrochée au bec de gaz ! Eh bien, aucun élève n'a ri : la maîtresse était très sévère. Les punitions à écrire devaient être signées par les parents. La maîtresse connaissait tous nos parents. On pouvait aller au coin avec le bonnet d'âne, il fallait regarder le mur. Heureusement, il y avait aussi des récompenses, les bons points. Avec 100 bons points, on avait un diplôme, non, pas des images, un diplôme. 

On apprenait à écrire d'abord au crayon de papier, qu'on rangeait dans un plumier, posé sur des tables en bois, avec un trou pour mettre l'encrier. Le tableau noir était posé sur un chevalet. 


Une orange pour Noël


Non, il n'y avait pas de bibliothèque. A l'époque, il y avait très peu de livres pour enfants, pas de BD, mais des illustrés comme Lisette, La semaine de Suzette, Pierrot... Il n'y avait pas non plus de pâte à modeler, pas de tubes de peinture, mais des godets à couleur. Le père Noël ne venait pas à l'école et on ne décorait pas de sapin. On était content quand on avait une orange pour Noël. J'ai vu pour la première fois des bananes en 1932, à 11 ans, en allant visiter l'Exposition coloniale de Vincennes.

Il n'y avait jamais de sport, seulement un moment de gymnastique. La maîtresse se mettait au milieu, tous les enfants autour d'elle et on chantait en faisant les gestes :


Étendons les bras en avant Ainsi tous les muscles grandissent Mais aussitôt redescendus Il faut reprendre l'exercice... De côté lorsqu'ils sont tendus Aussi important est leur office Aussitôt redescendus Il faut reprendre l'exercice... Demandons à la gymnastique La vigueur qui nous manque encore Un, deux, un, deux...


Et la maîtresse martelait du pied en chantant "Un, deux...", c'était son seul exercice !

Les garçons jouaient aux billes, aux osselets, les filles à la marelle, à la corde à sauter, à des jeux de balle, à chat perché, on chantait aussi. On avait école le samedi toute la journée, mais pas le jeudi. Les vacances d'été duraient du 31 juillet au 1er octobre."


SOLSTICE 40 n'est pas seulement une histoire de soldats, c'est aussi celle de deux femmes : Greti l'Autrichienne et Raymonde la Dieulefitoise. Raymonde était institutrice et le roman retrace l'ambiance de l'école des années 30.








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